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ENTRETIENDULUNDI - OLIVIER MAURELLI

ENTRETIENDULUNDI - OLIVIER MAURELLI

#EntretienduLundi - Olivier Maurelli

Préparateur physique de l’équipe de France masculine depuis le 2 février dernier, Olivier Maurelli se trouve enfin au milieu des joueurs retenus pour ce premier stage depuis l’EHF EURO 2020 de janvier dernier. Le jeune docteur en sciences du sport revient sur son parcours et évoque son rôle au sein du staff.

Lorsque tu te retournes sur ton passé d’international (18 sélections), quel sentiment t’anime ?
J’y pense avec plaisir et avec le sourire. Ce fut une super expérience, certes un peu trop courte, car sans quelques petits éléments extérieurs comme des blessures, j’aurais peut-être pu participer à de plus grandes choses. Quand on est joueur de haut niveau, on aspire au plus haut mais il faut une alchimie particulière avec du talent, du travail et de la chance. Joueur, entraîneur et préparateur physique, c’est continuer à vivre des émotions intenses que l’on ne rencontre pas dans la vie quotidienne.

Quel regard portes-tu sur l’évolution des staffs car au moment où tu étais international, ses membres se comptaient sur les doigts d’une main ?
Les années 90, c’était une autre époque, celle des rudiments du professionnalisme. Aujourd’hui, il y a d’autres moyens dans notre sport qui a beaucoup avancé grâce aux médias et à l’engouement suscité par les performances.

Dans quelles circonstances as-tu débuté ta reconversion ?
J’ai arrêté ma carrière lors de la saison 2003-2004 alors que je souhaitais continuer à jouer. Mais j’ai eu un gros accident à l’épaule et le chirurgien m’a clairement indiqué que le haut niveau était terminé pour moi. Je devais signer pour deux ans supplémentaires avec Istres alors le club m’a proposé d’endosser le rôle d’adjoint aux côtés de Jan Basny. Depuis 2000, j’avais commencé à passer les diplômes d’entraîneur, BE1 puis BE2.

Comment s’est déroulée cette première collaboration ?
Jan m’a confié beaucoup de missions, l’animation des entraînements, la préparation physique, et même une partie du recrutement. Ce rôle dans le staff m’offrait exactement le même rythme de vie que précédemment mais je ressentais alors beaucoup de frustration car j’avais le sentiment que j’aurais pu continuer à jouer. Cela représentait une source d’énergie importante, sauf qu’il n’y avait pas de match à la fin de la semaine.

Comment as-tu basculé sur un rôle unique de préparateur physique ?
Après ces deux années en tant qu’adjoint, j’ai proposé au club d’Istres de développer la mission de préparateur physique. J’avais entamé une formation en 2005 avec un Master 2 en préparation physique à l’université de Montpellier. Pendant cette première année d’études, Patrice Canayer a accepté que je vienne apporter mes compétences au Montpellier HB, en tant que stagiaire… j’y suis resté jusqu’en 2017.

Parallèlement, tu as mené bien d’autres missions ?
J’ai créé en effet une société et avec mes associés nous avions aussi en charge la préparation de l’Usam Nîmes. J’ai connu également une belle aventure pendant trois années avec Alain Portes et l’équipe de Tunisie avec une participation aux J.O. de Londres. J’ai travaillé aussi avec l’équipe de France de karaté, dans la voile avec le défi China Team, le club de football d’Arles-Avignon. Sans oublier naturellement l’équipe de France de volley-ball où dès 2013 j’ai intégré le staff de Laurent Tillie.

Après l’obtention de ton Masters 2 en 2006, tu as remis le couvert en 2014 avec un doctorat !
Au fur et à mesure des questions arrivent et il faut pouvoir y répondre. L’environnement scientifique d’une thèse m’a aidé dans ce sens. C’est un métier d’expérience et tout ce qui m’est arrivé m’a permis de faire mes armes. J’ai essayé de créer mes propres méthodes issues de mon parcours professionnel.

Malgré des résultats exceptionnels avec l’équipe de France masculine de volley, tu ne vivras pas les J.O. de Tokyo avec ce groupe…
Lorsque j’ai reçu la proposition de Guillaume Gille, en janvier dernier, j’étais fier et excité. Initialement, il y avait en effet cette difficulté de vouloir finir l’histoire avec les volleyeurs tout en intégrant le staff de l’équipe de France de handball. Laurent Tillie et Guillaume Gille s’étaient rencontrés pour évoquer cette particularité mais finalement la Covid-19 a, en partie, mis fin à cette incertitude. Surtout mon intégration à la FFHandball a permis de clarifier cette situation particulière. Les joueurs, handballeurs et volleyeurs, méritent une préparation à plein temps pour optimiser la performance.

La crise de la Covid-19 a totalement bouleversé les calendriers. Cette semaine débute donc avec les Bleus qui sont privés de match. Comment as-tu appréhendé cette semaine ?
Il faut bien faire le travail et c’est certain que le contexte pourrait être plus simple et plus agréable. J’ai contacté tous les préparateurs physiques des clubs afin de connaître leur plan et adapter les séances. Pour ce faire, nous avons créé des groupes de travail. À la sortie de cette semaine internationale, les joueurs auront des matches à disputer. Il faut naturellement en tenir compte et maintenir ce lien avec les clubs.

Disposer de la Maison du Handball pour la préparation physique, est-ce véritablement un facteur clef pour la performance ?
J’ai naturellement découvert la Maison du Handball qui est un outil fantastique avec ses deux gymnases, sa salle de musculation et son espace de récupération. Les conditions de travail sont donc exceptionnelles. Un aménagement supplémentaire pourrait permettre de travailler avec encore plus de variété.

Au-delà de ton rôle au sein du staff de l’équipe de France masculine, quel est ton rôle auprès de la FFHandball ?
Je dois assurer le suivi des internationaux dans les clubs, travailler aussi sur la détection et la formation. Cela passe par un tour des pôles et des staffs afin de travailler sur une même philosophie avec, à terme, la mise en place d’une méthode fédérale. L’ambition est aussi de développer la nouvelle cellule de recherche et performance, en lien avec l’Agence Nationale du Sport et l’Insep. Toutes ces missions sont excitantes malgré le contexte sanitaire actuel.