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photos SPORT dans tous les état
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Marion Lotout « Sauter à la perche, c’est faire un pied-de-nez à la peur. »

Marion Lotout « Sauter à la perche, c’est faire un pied-de-nez à la peur. »

Marion Lotout

 

Elle a la tête sur les épaules, mais tutoie aisément les nuages. Sept fois Championne de France de saut à la perche, Marion Lotout poursuit sa belle carrière avec application et une grande passion qui devrait lui donner la parfaite impulsion pour s’envoler vers les JO de Tokyo. Rencontre avec une fille qui garde toujours la pe(r)che.

Par Claire Bonnot

 
 

Tu es aujourd’hui septuple Championne de France de saut à la perche, comment as-tu atterri dans ce sport ?

Plus jeune, je faisais du football. J’aimais bien jouer avec les garçons, mais il n’y avait pas d’équipe féminine, j’ai alors eu envie de trouver un autre sport et je me suis mise à l’athlétisme. Au départ, on touche à tout, mais comme je suis casse-cou, j’ai rapidement aimé le saut à la perche, les sensations qu’il procure, cette idée de toujours aller plus haut. Et comme j’avais de bons résultats, j’ai continué…

Marion Lotout
©Frederic Poirier

As-tu déjà entendu des commentaires du type : « Mais, c’est un sport de garçons » ?

La perche féminine est aux Jeux Olympiques depuis 2000, c’était donc très récent quand j’ai commencé en 2002, à l’âge de 12 ans, mais je n’ai jamais eu une telle remarque.

Par contre, c’est vrai, l’historique masculin dans ce sport est important en France. Nous avons de très grands champions qui font de très bons résultats et sont toujours dans le Top 10 mondial. Mais, aujourd’hui, le niveau augmente chez les filles à l’international : avant, on parlait de 1m20 de différence entre les garçons et les filles, aujourd’hui, c’est 1m10 car les femmes vont de plus en plus haut.

Mais je ne crois pas qu’il faille comparer la discipline féminine avec la discipline masculine, ce sont des sports différents, nos aptitudes physiques ne sont pas les mêmes. À très haut niveau, en tout cas, on recherche davantage le duel, la compétitivité entre les athlètes, que la comparaison homme/femme. Moi-même, j’ai un style de saut plutôt technique, propre. Mon point faible, c’est mon manque de rapidité.

Marion Lotout
©DR

Quel a été le grand moment sportif, celui où tu t’es sentie voler ?

C’était en finale des Championnats du monde d’athlétisme de Moscou, en 2013, le plus important de mes résultats sur le plan sportif et le moment où j’ai eu la sensation que tout était en phase.

J’avais l’impression que la piste était en descente, comme une piste de décollage, et que j’effectuais le geste parfait, comme un avion qui décolle. J’avais la sensation de tout maîtriser, d’être hyper puissante.

J’ai aussi de beaux souvenirs des Championnats de France où je me sentais généralement super bien. C’est agréable de ressentir ça au moins une fois dans sa carrière.

©DR

Le sport, le haut-niveau, ça t’a forgé en tant que femme ?

Ça développe énormément la confiance en soi, le regard que l’on se porte. On est satisfait rien qu’en allant faire du sport alors quand, en plus, on va au bout de soi-même, ça procure une grande sensation de bien-être et d’accomplissement.

Quel serait ton conseil coaching pour des femmes qui n’osent pas sauter le pas et se lancer dans la pratique d’une activité sportive ?

Tout le monde commence sur le même pied d’égalité, il faut essayer, ça apporte toujours quelque chose de bénéfique. Même si, au départ, on échoue, il faut persévérer : plus on y arrivera, plus on aura envie d’en faire. Ne pas hésiter à se lancer des défis entre copines par exemple, souvent ça donne l’envie d’aller faire du sport seule.

Marion Lotout
©DR

Quel est ton (plus grand) rêve sportif ?

Actuellement, c’est de refaire les Jeux Olympiques, même si j’ai déjà une belle carrière derrière moi.

Suite à une blessure au tendon d’Achille, j’avais manqué ceux de 2016 alors que j’aurais été au pic de ma carrière. Ça a été un regret. Je veux retenter ce challenge.

J’espère que les Jeux Olympiques de Tokyo 2021 seront maintenus… Je dois encore gagner quelques centimètres, mais les qualifications sont également basées sur ton classement mondial : je suis dans le Top 30 et ils qualifient le Top 32. Alors, on garde la pê(r)che !